Accessibilité des handicapés : pourquoi est-ce important ?
Au-delà de l’accessibilité des handicapés avec des fauteuils roulants en ville, dans les villages, l’aspect dont on parle le plus dans les médias, sa présence au domicile pose également des problèmes dont on n’a pas forcément conscience lorsqu’on ne le vit pas.
Accessibilité des handicapés : le fauteuil roulant électrique, un outil indispensable.
Les personnes qui sont atteintes par l’amyotrophie spinale n’utilisent pas de fauteuil roulant manuel, ils n’ont pas la force, sauf cas vraiment très particuliers. Ils n’ont donc pas la force pour faire mouvoir un fauteuil manuel. C’est pourquoi ils utilisent un fauteuil roulant électrique, qui est souvent encombrant parce que, aujourd’hui, le fauteuil, c’est plus qu’un outil de compensation de la perte de la marche, c’est un outil plus qu’indispensable.
Un fauteuil multi positions
Les fauteuils d’aujourd’hui, dans les formes les plus sophistiquées, sont multi positions. Il y a tout un système de motorisation et de vérins qui permettent de basculer vers l’arrière, de relever les jambes à l’horizontal par exemple, de modifier en hauteur la position de l’assise avec un gros vérin qui monte et qui descend, qui permet à la personne de se mettre à la bonne hauteur par rapport à une table de travail. Et dans certains cas, et c’est souvent le cas pour les personnes atteintes d’amyotrophie spinale, ces fauteuils permettent à la personne de se verticaliser, tenir debout et beaucoup de personnes atteintes d’amyotrophie spinale peuvent utiliser ces fauteuils verticalisateurs qui par un jeu de motorisation de vérins, permettent progressivement de redresser l’assise. L’assise horizontale, le dossier, le marche-pied, tout ceci remonte progressivement à la verticale jusqu’à s’aligner, permettant à la personne d’être debout. Évidemment, il faut qu’elle soit correctement sanglée, attachée dans le fauteuil.
Vers l’amélioration de la vie sociale
C’est intéressant, parce qu’au-delà de ce qu’apporte la verticalisation, physiologiquement parlant, ça permet d’améliorer les fonctions digestives…, c’est aussi un outil d’amélioration de la vie sociale, pouvoir se tenir debout, à hauteur de la personne à qui l’on parle. C’est souvent ce type de fauteuil qu’utilisent des personnes atteintes d’amyotrophie spinale.
Outil indispensable, mais…
L’envers de la médaille, c’est que ces fauteuils qui sont un peu compliqués, sont encombrants et posent d’autant plus la question de l’accessibilité. Ils sont lourds et prennent de la place, beaucoup de place. Un fauteuil de ce type pèse facilement 200 kgs. En ce qui concerne l’accessibilité du domicile, la problématique, c’est la largeur des portes, les espaces de circulation.
Aux toilettes
Pour les toilettes, c’est le gros problème, il faut avoir l’espace suffisant pour que la personne en fauteuil puisse venir se ranger à côté du wc pour que l’auxiliaire de vie qui va l’aider lui permette de faire le transfert depuis le fauteuil sur le wc. Ça suppose déjà de modifier les cloisonnements parce qu’on a rarement des wc où il y a entre 80 cm et un mètre d’espace à côté du wc. C’est la place qu’il faut.
Dans la salle de bain
La salle de bain, il faut l’adapter. Il faut que tout soit de plain pied. Quand on parle d’une douche, il faut que ce soit une douche à l’italienne. Pas de vasque, en creux dans le sol, sans barrière qui serait un obstacle à approcher. Souvent on aménage des pièces salle de bain avec une zone de douche qui est une zone sans paroi. Il y a juste un endroit de la pièce un petit peu en creux avec un siphon de sol. Pour que l’auxiliaire de vie puisse aider la personne à se laver et être à côté d’elle, sans avoir l’obstacle ni du bac qui est en bas, ni des parois de verre par rapport à une douche, il ne faut pas de paroi à cette zone de douche.
Il y a plein d’aménagements concrets qu’il faut prévoir. Quand on vit à domicile, c’est essentiellement l’adaptation des wc et de la salle de bain.
Dans la chambre
Globalement la chambre à coucher, il faut avoir de l’espace autour du lit pour circuler avec un fauteuil.
Je n’ai pas fait le tour du domicile. J’ai déjà évoqué quelques pièces clés, juste en ce qui concerne le fauteuil. Vous comprendrez aisément que l’accessibilité des handicapés, va au-delà de la rue. Une place de parking prise par une personne valide, une voiture garée sur un trottoir, des marches pour accéder à un lieu public… Pouvoir entrer chez soi, aller aux toilettes… Vivre simplement le quotidien qui nous parait anodin quand on n’a pas ce soucis d’accessibilité.
Accessibilité des handicapés dans mon prochain roman : un extrait ?
Une fois dans la rue, elle laisse Guillaume se placer derrière elle pour faire semblant de la pousser. Dans ces moments où elle accepte de le laisser s’amuser ainsi, il redevient un grand gamin devant une petite voiture, mais là, en modèle géant. Il fait mine de tourner des manettes et fait rugir sa voix de « vroum vroum » qui amusent Angèle, puis il s’élance sur le trottoir sous le regard tantôt amusé, tantôt choqué des rares passants qui traînent encore à cette heure avancée. Angèle guide le marathon de son homme et rigole aux larmes en entendant les bruitages incontrôlés de son ami. Jusqu’à ce qu’ils soient obligés de freiner tous les deux, puis de s’arrêter.
— Mais c’est pas possible d’être aussi con !
Une voiture est stationnée sur le trottoir empêchant ainsi le passage du fauteuil. Angèle fait une manœuvre et dirige son carrosse sur la route. Ils longent au maximum la file de voitures garées, mais cela ne les empêche pas de se faire klaxonner. Un automobiliste s’arrête même à sa hauteur.
— Elle n’est pas assez handicapée comme ça ?! Vous voulez la rejoindre dans un fauteuil, espèce d’inconscient ?!
Guillaume bout et se retient de ne pas insulter celui qui parle sans savoir ni réfléchir. Décidément, tous les abrutis se sont donnés le mot pour être dans la rue en même temps.
— S’il n’y avait pas de cons garés sur les trottoirs, on pourrait y circuler sans danger !
L’automobiliste lève les yeux et part sans demander son reste. Dès qu’ils le peuvent, ils retournent sur le trottoir et reprennent leur course folle pour oublier ce mauvais moment, mais sachant qu’ils risquent de se retrouver face au même problème sur le chemin du retour.
L’accessibilité des handicapés est donc importante, j’espère que vous l’aurez compris. La semaine prochaine, je vous parle des traitements qui voient le jour, grâce au Téléthon.
Photo de Mes légos affolent le Téléthon
Quand la vie vous handicape gravement avec ou sans fauteuil ça devient galère au quotidien… et coûteux en soins, aide ménagère etc… comme cela ne concerne qu’un pourcentage de la population peu de chose sont faites pour eux… Le téléthon chez vous, chez nous cap48 en ce moment… ,-) alors donnons !
Ces fauteuils sont hyper cher aussi, tous n’ont pas la possibilité d’en avoir je présume. Faire aménager son intérieur l’est aussi…..Comment c’est pris en charge? Séverine merci de nous dévoilé ces difficultés dont on a peu conscience en définitive. Bisous
C’est loin d’être simple, en effet !!! Certainement pas possible pour bien des gens, hélas !!! Merci Séverine de nous en faire connaître les problèmes.
Bonne semaine,
Amitiés♥
Pas simple !
Merci de nous exposer tous les problèmes rencontrés au quotidien, quand on est en fauteuil roulant.
Bises Sévy
Bonjour Séverine, je fais connaissance avec ce blog. Cet article est très intéressant car il nous met en contact avec des difficultés que nous n’imaginons pas toujours. L’extrait du roman donne envie de connaître la suite. Merci pour ce partage. Bonne journée
Merci pour ton retour. Je travaille sur le sujet depuis un an. Pas facile quand on n’y connait rien.
[…] C’est alors que le bassin revint à mon secours. Mme Tiennot-Herment, présidente de l’AFM Téléthon, en visite, elle aussi dans l’Aveyron, prit connaissance de mes questions et de mes difficultés face à mon projet. Elle transmit ma demande à Mr Cottet, directeur général de l’AFM Téléthon, qui prit contact avec moi. Il me fut d’une grande aide, que ce soit par notre entretien téléphonique, ou par la préface qu’il a ensuite écrit. Je pris alors pleinement conscience du problème de l’accessibilité des handicapés. […]