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Entre Père et fils : perdu dans les grains de café

En allant chez Magie d’Antan, je me suis arrêtée devant les grains de café et j’ai repensé à ce petit extrait de Entre Père et Fils que je pourrais vous faire partager.

Marie s’est tellement perdue dans ses pensées, la retrouvez-vous dans les grains de café ?

Entre Père et Fils : perdu dans les grains de café
Entre Père et Fils : perdu dans les grains de café

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait de Entre Père et Fils, page 128/129

“Ce jeu, je m’en souviens vaguement. J’ai dû y jouer, petite, mais je serais bien incapable d’en expliquer la règle ou même d’y jouer. Emile essaie de m’expliquer mais j’ai du mal à tout assimiler. Chaque joueur a six trous face à lui. Celui qui joue prend toutes les graines d’une case et les égraines une à une dans les trous suivants. Jusque-là, je comprends. Mais à savoir quand est-ce qu’on peut subtiliser les graines de l’adversaire, c’est une autre question. Manque de concentration ou mauvaise volonté ? Emile est très patient mais finit par me proposer d’être spectateur. Il jouera avec Niky et je pourrai apprendre en les observant. Ils commencent. Je vois les graines passer de trous en trous, parfois Emile en récupère, des fois c’est Niky. Quelques jurons fusent, suivis de rires. Les graines vont et viennent et mon esprit en fait autant. Je me retrouve des années en arrière devant un tas de grains de café. Mes petites mains étalant les grains sur le sol poussiéreux sous un soleil de plomb, mes yeux grands ouverts, émerveillés devant toutes ces tâches de couleur. Un superbe dégradé du rouge vers le marron. J’étais au village, pas loin de la case où nous logions. Nous vivions au rythme de la population du village. C’était pour nous des vacances, pour eux, leur vie de tous les jours. Leur corvée d’eau était pour nous un jeu qui finissait par faire rire les autres enfants. Les petits blancs qui portaient les bassines d’eau sur leur tête et qui prenaient une douche à chaque glissade ou à chaque bosse du chemin ! Une fois les tongs mouillées, le chemin devenait une vraie patinoire. La bassine arrivait à moitié vide à destination. Heureusement que les enfants du village faisaient mieux que nous, et sans les mains en plus ! Nous partagions leurs jeux. Pas besoin de jouets pour s’amuser.”

 

 

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